Le Coude

Les multiples fonctions du coude que sont la flexion, pour amener la main à la bouche, l’extension, pour saisir un objet, la pronation, pour tourner la main vers le sol et la supination, pour tourner la main vers le ciel, font du coude une articulation complexe.
Complexe dans son anatomie, complexe par la nature des ligaments qui la stabilisent, complexe car elle réunit trois articulations en une : humérus-radius, humérus-ulna (cubitus), radius-ulna (cubitus). Complexe enfin car autour d’elle cheminent divers éléments nobles, vasculaires et nerveux.

Anatomie du coude

Du fait de sa complexité, l'articulation du coude est exposée aux risques de raideur, de douleur et d’instabilité. Une meilleure compréhension de son anatomie, une formation chirurgicale spécifique, l’usage de matériel moderne performant et l’apport de nouvelles techniques (arthroscopie) permettent d’obtenir de bons résultats dans la prise en charge de ses pathologies.

Comme toute articulation, le coude est exposé aux risques traumatiques (fractures et luxations), aux lésions tendineuses (tendinites épicondylites épitrochléite et arrachement du biceps), à la raideur, à la présence de corps étranger, à l’usure (arthrose), aux lésions nerveuses (compression du nerf ulnaire, du radial ou du médian) et aux lésions inflammatoires, avec la classique bursite (hygroma du coude) ou les maladies rhumatismales.

TRAUMATOLOGIE - FRACTURES


Une chute sur le coude peut être à l’origine d’une fracture du coude, que l’on distingue selon qu’elle concerne l’extrémité inférieure de l’humérus, la partie supérieure du cubitus ou celle du radius. Elle est dite simple ou complexe, selon sa localisation et le nombre de fragments concernés.

Fracture de l'olécrane

Fracture de l’olécrane
partie supérieure de l’ulna

Elle est la fracture la plus fréquente des os du coude. Simple et non déplacée, elle est traitée par une immobilisation avec écharpe coude au corps et rééducation précoce, en fonction de la douleur. Un contrôle régulier radio clinique est nécessaire afin de dépister un éventuel déplacement secondaire. La consolidation intervient généralement en 45 jours.
Lorsqu’elle est déplacée, le triceps arrachant la partie supérieure du cubitus, l’intervention chirurgicale permettra de le re-fixer. Elle consiste à poser deux broches et un fil d’acier en cas de fracture simple, ou une plaque avec vis verrouillées en cas de fracture complexe afin de bien reconstruire l’articulation et de réinsérer les deux ligaments, indispensables à la stabilité du coude.

Fracture de la partie supérieure
du radius (cupule radiale)

Le traitement à envisager est envisagé au cas par cas :

Tête radiale
Ancre et vis tête radiale
Résection tête radiale
Prothèse tête radiale
Fracture
Réparation par plaques

Fracture de l’extrémité
inférieure de l’humérus

Traitements à envisager selon la nature de la fracture :

Ces interventions sont généralement réalisées en ambulatoire et ne nécessitent qu’une anesthésie locale du membre supérieur.
Les suites post opératoires :

Luxation du coude

Deuxième grande cause traumatique du coude, la luxation est une perte de contact permanente des pièces articulaires qui le composent, à savoir, du radius et du cubitus avec l'humérus. Si plusieurs formes de luxation sont possibles, le plus souvent ces deux os sortent en arrière et sur le côté engendrant une déformation du coude.
Traitement à envisager :

Epicondylite

Pathologies tendineuses

Épicondylite

Cette pathologie bénigne est fréquente, elle représente 80 % des pathologies liées au coude. Elle concerne l’épicondyle, petit relief osseux de l’humérus (os du bras) situé au niveau de la partie externe de l’articulation du coude et qui permet l’insertion de certains muscles qui servent à étendre les doigts, tendre le poignet et faire tourner l’avant-bras de façon à ce que la paume de la main soit visible.

Les symptômes sont des douleurs au coude lors du toucher de l’épicondyle ou lors de certains mouvements. Cette affection est souvent liée à certaines activités sportives ou professionnelles, par gestes répétés, l’absence de temps de récupération, ou l’exposition à des vibrations. Des facteurs favorisant comme le tabac, le diabète et certaines maladies inflammatoires sont à considérer. La mise au repos permet le plus souvent de supprimer cette inflammation du tendon.

Des examens complémentaires, échographie et radiographie, sont préconisés afin d'éliminer d’autres pathologies. L’échographie retrouve une anomalie chez des patients asymptomatiques dans plus de la moitié des cas à partir de 45 ans. L’IRM est utile lorsqu’on envisage une chirurgie et afin d’explorer la zone douloureuse et l’articulation du coude.

Traitements envisagés :

Le traitement chirurgical est indiqué en cas d’échec des traitements médicamenteux ou en cas de pathologie chronique (après 6 mois).
Deux techniques chirurgicales sont possibles, toutes deux sont réalisées en ambulatoire et sous anesthésie locale :

Suites opératoires :

La majeure partie des patients sont guéris à terme. Des douleurs résiduelles sont possibles durant un an. Quelques rares cas de rechute sont observés. ambulatoire et sous anesthésie locale :

Rupture du biceps au coude

Ce traumatisme survient dans une mouvement de flexion brutale contre résistance ou après une extension brutale, l’effort de traction violente du biceps est alors responsable d’un arrachement du tendon liant le biceps au radius. Le principal symptôme est une douleur aiguë perçue comme un coup de fouet au niveau du pli du coude. Le patient constate également une baisse de force en flexion et en supination, ainsi qu’une déformation au pli du coude.

Le diagnostic nécessite les examens suivants, radiographie, échographie et IRM si la chirurgie est envisagée. L’IRM permet d’objectiver l’arrachement du tendon depuis le radius en matérialisant le moignon du biceps.
Un traitement chirurgical est nécessaire. En cas de rupture récente, l’intervention est réalisée en ambulatoire, sous anesthésie locale. Une courte incision permet au chirurgien de récupérer le tendon et de le re-fixer sur le radius. Différents moyens de fixations sont à disposition, l’utilisation de deux ancres en titane de préférence.

Suites opératoires :

Rupture du biceps
Réinsertion biceps sur radius
Nerf ulnaire

Lésions nerveuses
et syndromes canalaires

Compression du nerf ulnaire
ou nerf cubital

Le nerf cubital est capital pour la fonction de la main. Il chemine au niveau du coude dans un tunnel naturel qui est parfois le siège d’une compression. Cette compression engendre plusieurs types de symptômes : des paresthésies, plus communément la sensation d’avoir des fourmies dans les deux derniers doigts de la main (auriculaire et annulaire), voire baisse de force et atrophie de certains muscles de la main.
Un examen clinique suffit à poser le diagnostic. La palpation du coude révèle un nerf qui roule, volumineux et sensible à la percussion.
Un électromyogramme (EMG) confirmera la compression et son degré d’atteinte. Une échographie permet quant à elle d’en savoir plus sur l’état du nerf tuméfié et la zone de compression.

Traitement :

Suites opératoires :
Le patient peut bouger librement son bras immédiatement après et même conduire. L’arrêt de travail n’est pas toujours nécessaire. 15 jours de soins infirmiers pour le pansement qui ne devra pas être mouillé durant cette période. La disparition des symptômes est immédiate, le soir même dans la plupart des cas de compression simple. RV de contrôle à prévoir à un mois de l’intervention.

Compressions
du nerf radial et du nerf médian


D’autres compressions nerveuses, plus rares, affectent parfois le coude. Elles concernent le nerf radial et le médian qui cheminent naturellement dans un tunnel, espace aménagé pour leur passage. Cet espace est parfois comprimé par une arcade musculaire, entraînant divers symptômes.

La compression du nerf radial au niveau de l’arcade musculaire du court supinateur (arcade de Frohse) est responsable d’une douleur située entre 3 et 5 cm du relief osseux latéral. Une baisse de la force et des fourmis sur le dos de la main sont possibles.

La compression du nerf médian, qui chemine quant à lui en avant et en dedans du coude., la compression se fait sous le pli de flexion au passage d’une arcade musculaire du muscle fléchisseur commun des doigts, ou en plus haut, au niveau d’une arcade ostéo fibreuse (arcade de Strutter). Sensations de fourmis dans la main et baisse de force sont les symptômes associés.

La radiographie, l’échographie et l’EMG permettent le diagnostic. Ces compressions sont corrigées par une intervention consistant en une une courte incision, sous anesthésie locale et en ambulatoire. Dans ces deux cas l'amélioration est immédiate. Les modalités de prise en charge sont identiques à la compression du nerf ulnaire (cf plus haut).

Nerfs du coude
Bec hygroma

Hygroma du coude

Relativement fréquente, l’hygroma est une tuméfaction caractérisée par l’apparition d’un gonflement situé à l’arrière du coude, au niveau de sa partie proéminente. Il s’agit d’une inflammation de la bourse séreuse, une poche située entre la peau et l’os du coude et qui intervient dans la mobilité articulaire. Lors de l’inflammation, la poche se remplit de liquide synovial. Egalement appelée bursite, cette inflammation apparaît après certains traumatismes ou frottements répétés, parfois associée à de la fièvre.

Traitements :

Le suivi post-opératoire se cantonne à des pansements, réalisés pendant une quinzaine de jours et au-delà desquels le coude peut être mouillé. La mobilité articulaire est bonne aussitôt après l’intervention. Le principal souci de l’hygroma est la récidive, d’où l’indication du traitement chirurgical.

Raideur et blocage du coude

La plupart des traumatismes du coude peuvent entraîner une raideur de l’articulation, limitant sa mobilité. Cette raideur entrave l’extension ou la flexion du coude. Parfois, l’inflammation du coude génère une inflammation de la synoviale, responsable de l’apparition de fragments osseux - les ostéochondromes - qui vont circuler dans l’articulation, se coincer et donner lieu à ce blocage. Si la rééducation ne suffit pas à récupérer une mobilité fonctionnelle - c’est à dire nécessaire au quotidien, pour manger et saisir un objet - et dans le cas de blocages douloureux et gênants, la chirurgie est nécessaire.

Avant l’intervention, un arthroscanner permet d’appréhender l’état du cartilage, de repérer des fragments, d’évaluer les bouts d’os gênant et de visualiser les parties rétractiles.

Lors de l’intervention sous arthroscopie, le chirurgien va libérer l’articulation de toute adhérence, dans le cas d’une simple raideur. Il va ôter la capsule rétractée en avant et retirer les bouts d’os responsables du blocage le cas échéant. Cette intervention se fait par de petits orifices, en ambulatoire et sous anesthésie locale du bras.

Suites opératoires à prévoir :

La récupération complète intervient dès 3 mois.
Dans le cas de raideurs et afin de s’opposer à la récidive, un arrêt de travail est parfois nécessaire, envisagé au cas par cas. La récupération est complète dans le cas de corps étrangers ; plus rare dans le cas de raideurs mais l’amplitude est améliorée.

Arthrose du coude avec débris
Arthrose vue de face
Arthrose vue de profil
Prothèse du coude

Arthrose du coude


L'arthrose est une affection dégénérative caractérisée par des lésions du cartilage articulaire associées à un développement de l'os sous-jacent. Ces lésions ont pour cause une augmentation de la pression sur les os (activité sportive intense, prise de poids) et peuvent être favorisées par des facteurs génétiques. L'arthrose touche particulièrement la hanche, le genou ou la colonne vertébrale. Elle se manifeste par poussées de plus en plus douloureuses, nécessitant une mise au repos, des traitements analgésiques et parfois une intervention chirurgicale.
Après avoir épuisé les traitements médicamenteux, la pose de prothèse de coude partielle ou de prothèse du coude totale peut être proposée. N’hésitez-pas à interroger votre spécialiste sur le protocole de cette intervention. Il est à discuter au cas par cas.

CONSULTATIONS

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Arnault TZANCK
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